Il s'agit de créer les lieux valorisants, véritablement partagés, conçus pour et avec les habitant·e·s, capables de redonner du sens, d'accueillir le génie des lieux dans un parti pris esthétique, une architecture frugale et durable. La co-construction trouve ici tout son sens, dans un tâtonnement joyeux et concret, le projet est progressivement pris en main par ses habitants pour que chacun·e puisse le faire sien, mettre la main à la pâte et agir sur ses espaces de vie, avec d'autres.
Nous avons ainsi mis en place des interventions de réparation et de maquettes échelle 1. Lassociation Extra-Muros est intervenue pour accompagner les enfants dans la réparation dun banc cassé et la construction dun banc mobile. Cette première intervention visait à montrer la capacité habitante dagir sur une situation dégradée. Le déplacement du banc dans lespace du jardin a permis de rechercher les meilleures implantations pérennes dassises dans le projet. Ces moments de constructions entre habitant·es ont donné un rythme, étaient loccasion déchanges et donnaient une actualité au projet malgré les confinements et les contraintes de la pandémie. La restitution des premiers travaux a fait lobjet dune exposition. Pour la réaliser, nous avons collé les affiches sur des mobiliers indéfinis. Ces derniers offre la possibilité dêtre transformés dans le temps du projet, ils structurent lespace en préfigurant le mobilier définitif... ou non ! Ainsi, deux mobiliers indéfinis sur trois sont conservés, tandis que les supports et les matériaux du troisième accueille une cage de football à palabres. Deux arbres morts, un érable et un cerisier, ont été abattus et transformés sur site en parcours daventure, les bordures en béton des fosses darbres se sont muées en une piste à vélo, les anciens tuteurs ont eu plusieurs vies en fonction des ateliers. Les tables de ping-pong ont été repeintes avec les habitant·es et lemplacement dun kiosque a été choisi collectivement. Un kiosque a été réalisé en chantier participatif et le mobilier définitif a été mis en oeuvre par l'atelier R-are avec des bois de réemploi. La réalisation du kiosque a été loccasion pour lentreprise Marcel Villette de faire livrer gracieusement du bois (distance réelle : 37km) de robinier et chêne initialement dédiées à la production de copeaux pour lénergie biomasse. Les bois ont été repérés avec le charpentier volant sur son site de stockage à Ennery (93). Le kiosque a été fondé sur des pieux vissés, il est donc entièrement démontable. Une fois le bois livré sur site, le chantier participatif a commencé. Les bois ont été classifiés et mesurés. Leur destination a ensuite été définie, avant équarissage à la hache et écorçage. Aucun élément métallique na été mis en oeuvre, les assemblages ont été taillés à la main avec des outils traditionnels. La chèvre, permettant la levée de charpente, et léchelle ont été réalisées en tuteurs de réemploi du site.